Un chant d’oiseau se saisit de mon regard
et l’emporte, il part
dans l’azur frais et lointain
Mon corps ne se retient plus, se trouble
s’évapore au loin ; devient nacre, brume scintillante
Et dansante. Je suis perles dans la crinière de mon oiseau.
Nous nous élevons loin de ce monde qui chaque jour me brûle
Avec lui je chante dans ces airs célestes, sans barres
ni mesures, sans retenue. Nous voici fous d’une joie partagée
folie folle de la volupté. Nos danses dessinent et dansent
mille arabesques, portes d’or et de diamants . Bonheur suprême
de se fondre dans l’harmonie des cascades de pluie. Le soir
nous voici étoiles, étoffes diaprées tissées dans la robe de la lune,
dentelières de la voie lactée.
Je songe, ravie, que jamais ne reviendrai, délicieusement perdue
dans un chant d’oiseau. Je fus pris dans ses charmes, mais au-delà
me voici pure et sans philtres, note d’un chant, pas de danse, strate de ciel
Je regarde une dernière fois avec vertige l’ici-bas … ici-bas je me souviens
Que le monde brûle, que les hommes pleurent même quand ils rient
pris dans le piège de leur tristesse et faux-semblants. Oui, je me souviens, ici-bas
les hommes pleurent et meurent près des lilas …
Mon oiseau ne me rendra pas, de grâce garde-moi…